Pho­tos de Mar­tin Wilhelm 

Trois des cinq orga­ni­sa­tions syn­di­cales du groupe hos­pi­ta­lier de Mul­house (GHRMSA), à savoir FO, la CGT et l’UNSA, ont dépo­sé un pré­avis de grève illi­mi­tée à par­tir du lun­di 16 août 2021. Ce fai­sant, éta­blis­se­ment public mul­hou­sien rejoint la liste des éta­blis­se­ments en grève ou sur le point de l’être, depuis la vali­da­tion presque inté­grale de l’ex­ten­sion du pass sani­taire par le Conseil consti­tu­tion­nel, en date du 05 aout. 

L’in­ter­syn­di­cale réclame le retrait immé­diat de l’obligation vac­ci­nale pour les soi­gnants, l’arrêt immé­diat du contrôle des agents sur leur sta­tut vac­ci­nal et le res­pect du secret médi­cal pour tous les agents.

Une mani­fes­ta­tion est par ailleurs annon­cée pour le jeu­di 19 août, à 14 h, devant la direc­tion du groupe hos­pi­ta­lier, à Mul­house, sur le site du Hasenrain.

Un jour plus tard, soit le 17, la CFTC san­té-sociaux du Haut-Rhin a dépo­sé un pré­avis de grève dépar­te­men­tal « concer­nant tous les pro­fes­sion­nels en contact avec un public vul­né­rable et rele­vant de sa branche », et « pour une période illi­mi­tée », dans le sec­teur public et pri­vé, qu’il soit social et médico-social. 

Elle dénonce la « mise en œuvre de l’obligation vac­ci­nale dans nos sec­teurs d’activité », « la stig­ma­ti­sa­tion des soi­gnants, le contrôle du pass sani­taire, la non-recon­nais­sance comme mala­die pro­fes­sion­nelle de toute mala­die dont la cor­ré­la­tion avec la vac­ci­na­tion serait avé­rée et l’application du jour de carence suite aux arrêts mala­die induits par la vaccination ».

La CGT en pointe

Dans un com­mu­ni­qué inti­tu­lé « Défendre nos liber­tés sans être taxés d’anti-vaccins » la CGT 68 rap­pelle, à l’u­nis­son des com­mu­ni­qués natio­naux du syn­di­cat, sa posi­tion favo­rable à la vac­ci­na­tion. Celle-ci devant « être gra­tuite et acces­sible à toutes celles et ceux qui sou­haitent se faire vac­ci­ner ». Tout en sou­li­gnant qu’il s’a­git de convaincre et non contraindre. 

Elle se sou­vient d’ailleurs assez oppor­tu­né­ment à ce sujet que : « La cible à com­battre est le virus et pas les liber­tés, notam­ment les liber­tés indi­vi­duelles, ain­si que les acquis des luttes syn­di­cales ».

« L’Union Dépar­te­men­tale de la CGT du Haut-Rhin rejette le piège de la divi­sion entre « vac­ci­nés » et « non vac­ci­nés », ain­si que la « chasse aux sor­cières » qui désigne des boucs émis­saires, au pre­mier rang des­quels les soi­gnants. »

« La loi sur l’ex­ten­sion du « pass sani­taire » et l’o­bli­ga­tion vac­ci­nale laisse un grand nombre de ques­tions sans réponse tant sur sa mise en œuvre que sur les consé­quences graves qu’il pour­rait engen­drer sur la situa­tion des sala­rié-e‑s ».

A cet effet, elle s’en tient à ses reven­di­ca­tions premières :

  • Non au « pass sani­taire » qui stig­ma­tise une par­tie de la popu­la­tion et notam­ment les sala­riés et qui ampli­fie la frac­ture sociale de la France.
  • Exi­ger la créa­tion des condi­tions pour une vac­ci­na­tion pour tous ceux qui le sou­haitent, notam­ment dans le monde du tra­vail, mais aus­si aux per­sonnes défa­vo­ri­sées et exclus de la société.
  • Deman­der la levée immé­diate des bre­vets sur les vac­cins comme le pré­co­nise l’O.M.S. Cela per­met­tra à beau­coup de pays de les pro­duire au lieu d’en lais­ser le mono­pole aux grands groupes phar­ma­ceu­tiques qui s’enrichissent de façon éhon­tée sur le dos de la Sécu­ri­té Sociale et des contribuables.
  • Arrê­ter les fer­me­tures de lits et la casse de l’hôpital public dans notre pays
  • Relo­ca­li­ser les pro­duc­tions médi­cales stra­té­giques en France, notam­ment les vaccins.
  • Mettre en avant les reven­di­ca­tions liées au temps de tra­vail, au pou­voir d’achat des sala­riés et retrai­tés, à l’égalité hommes/femmes, etc…
  • S’opposer à ce que – sous cou­vert de la pan­dé­mie – le patro­nat et le Gou­ver­ne­ment engagent de nou­velles casses sociales et démo­cra­tiques qui visent à remettre en cause le sta­tut et la cohé­sion sociale de notre pays.

Com­mu­ni­qué national 

Lancement d’une pétition contre la loi sanitaire et les régressions sociales à venir. Pour une politique sociale et de santé juste et démocratique.

Le 22 juillet der­nier, une tri­bune était signée par des dizaines de res­pon­sables d’or­ga­ni­sa­tions syn­di­cales, asso­cia­tives et poli­tiques, de san­té, d’é­lus et de per­son­na­li­tés, d’ho­ri­zons très divers. Le 25 juillet, un accord était trou­vé au Par­le­ment pour une loi sani­taire condui­sant à des régres­sions sociales inédites : pos­si­bi­li­té de dis­cri­mi­ner à l’embauche, de sus­pendre le salaire ou de licen­cier des salarié·e·s, en CDD ou pré­caires, parce qu’ils·elles ne sont pas vacciné·e·s ; refus de patient·e·s dans les hôpi­taux pour la même rai­son ; plus lar­ge­ment, ins­tau­ra­tion d’un contrôle et d’une sur­veillance géné­ra­li­sés sur la population.

Il faut com­battre la pan­dé­mie de façon juste et démo­cra­tique. D’autres mesures sont néces­saires pour cela. Devant la colère expri­mée dans la rue et tout en appe­lant à une vac­ci­na­tion large et mas­sive, un large arc de forces pro­gres­sistes lance une péti­tion pour exi­ger une tout autre poli­tique de lutte contre la pan­dé­mie. Une poli­tique fon­dée sur la pré­ven­tion et l’ac­cès égal à la vac­ci­na­tion, des moyens bien plus impor­tants pour la san­té publique, la réduc­tion des inéga­li­tés et la soli­da­ri­té internationale.

Lien vers la pétition. 

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